[Idées] (Le Monde, 14 avril 2016) Symbole d’une histoire dont les plaies peinent à se cicatriser, la question de la « lustration » – la décommunisation de l’appareil d’Etat, et plus largement, de la vie publique – revient régulièrement à grand fracas dans le débat public polonais depuis près d’un quart de siècle. Elle constitue l’un des principaux points de clivage depuis les débuts de la transition démocratique : d’un côté, un vaste camp modéré libéral farouchement hostile à tout règlement de comptes envers le passé communiste ; de l’autre, la droite ultraconservatrice, pour qui la décommunisation n’est jamais allée assez loin.